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Skies are blue...

Samedi 14 novembre 2009 à 10:32

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J'ai toujours eu beaucoup de respect et d'admiration pour ces êtres généreux qui décident de partager en toute humilité, les mystère de la littérature, les utopies du monde, sa beauté, et nous aide à déchiffrer ces pages de sous-entendus, petites lumières de la vie.

On s'attache vite à ce genre de personnage. Je m'attache vite.
J'éprouve tant curiosité face à cet enseignement littéraire, parce qu'il me semble être la clée de beaucoup de portes, la réponse à beaucoup de question. 

Les filière scientifiques se noient dans les exercices de calculs et de mesures, ils agonisent presque, alors que les filières littéraires n'ont qu'à nager de pages en pages, glisser de mots en mots, pour le pur plaisir de l'esprit. J'ai toujours aimé me dire que mes devoirs, c'était la lecture. Quel bonheur. Les devoirs étaient un exercice de solitude, de concentration, des voyages à travers les paysages de monde, à travers le temps, et les esprits des hommes.

J'ai aimé cette femme qui, par beau temps ou par tempête, nous livrait ses pensées les plus profondes, ses idées tant d'années mûries dans son esprit. Elle nous donnait son coeur en même temps. Se révélait à ceux qui voulaient bien le voir. Elle donnait, même à ceux qui s'en foutaient et ne voulaient pas recevoir. Elle donnait sans compter, son coeur et ses émotions.

A la manière dont elle nous enseignait les livres et leur contenu, je voyais que ça lui tenait à coeur. Et à moi aussi.
J'avais cette drôle d'impression de représenter quelque chose pour elle. Ses yeux brillaient quand elle voyait dans l'un de nous un minimum goût et de désir pour toutes ces trésors qu'elle nous livrait. Trésors déguisés en corvée aux yeux de beaucoup.
A travers les pages de ces livres, et l'esprit de ces auteurs, notre imagination valdinguait et certaines de mes réflexions sur l'existence ou la vie, s'éclairaient majestueusement. Et j'aimais ça. Assise dans cette salle de classe, je domptais le monde et ses mystères. Ses profondeurs n'avaient plus de secret pour moi. Il était à mes pieds.

Elle me comprenait. J'en avait le sentiment. Elle s'intéressait à moi et à mes mes idées.
Mais un an plus tard, c'est bien comme si je n'avais jamais existé.
Je me sens blessée par cette indifférence qu'elle pourrait me témoigner après m'avoir tant donner, après m'avoir tant appris.

Vingts quatre autres ont pris notre place.
Je me suis livrée à cette femme pendant une année entière. Je lui ai confié certains de mes doutes sur l'avenir, certaines de mes idées sur l'amour, quelques réflexions sur l'existence. Je lui ai laissé accéder à moi, comme si nous allions perpétuer notre relation de longues années durant.
La vie m 'a balayée de la sienne, et je n'ai plus personne à qui livrer mes mots.
Pourquoi s'attacher tant à celle qui propose pour la première fois des réponses à nos questions, pour finalement s'en écarter comme si c'était évident ? Pourquoi nous donner tant si c'est ensuite pour nous abandonner ? Pourquoi nous frustrer à ce point ? Pourquoi nous remplacer aussi rapidement, aussi facilement... ?

Je ne vous oublierai jamais. Je vous remercie simplement de tout cet amour partagé, et toute cette passion donnée. Merci. Vous serez toujours dernière chacune de mes lignes, car c'est grâce à vous qu'elles existent, vous les avez libéré. Par votre amour de la littérature, vous avez enrobé mon esprit et mon coeur de mots.
Merci.

Par pelote le Samedi 14 novembre 2009 à 20:45
Quelle touchante lettre, déclaration, expression ? Je ne sais comment le nommer.
Cet espace commun, ce sentiment d'être au même endroit au même moment avec quelqu'un, de partager quelque chose qui nous relie, même s'il s'agit d'un lien "asymétrique", est si vivant, si stimulant! On sent cette souffrance quand on a la sensation que cet espace n'est plus là, que la place a été prise, que le lien s'est rompu. Et pourtant, ce temps reste quelque part en soi, en l'autre, je ne sais pas où exactement, mais une trace s'est inscrite quelque part, peut-être immatérielle. Tes mots en sont une sorte d'indice je crois.
 

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