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Quatre jours. Pas d'quoi en faire en plat.

"Tu t'attaches trop...", j'me dis. "Pas la peine de m'dire ça c'est déjà fait, et j'peux rien y faire..." j'me réponds. "Et c'est sans regret", je conclus.

A la voir tous les jours, à l'avoir tous les jours, toute la journée, à partager le même lit presque plus de sept soirs par semaine, pratiquement.
Oui, je le dis, je l'assume -ma niaiserie amoureuse-,  quatres jours, cela me parait quatre ans.
C'est incroyable, cet amour et cet attachement qu'elle peut exercer sur moi. Je sais déjà que chaque seconde que je la saurai loin lui sera consacrée.
A peine partie, je penserai à elle comme si elle me manquait depuis deux siècles.
Je ne cesserai de me demander ce qu'elle fait. D'imagine ses gestes, ceux qu'elle pourrait faire à l'instant même où j'y pense. Je ne cesserai d'imaginer ce qu'elle pense, au moment même où mon esprit s'arrêtera sur son image.
Son image. Je la colle à l'écran de mes paupières comme un souvenir suceptible de se flétrir au fils des années, fâner, jaunir, et disparaitre. 

Mais quatre jours, bon sang !  

Ces heures là seront les plus solitaires que j'aurais pu connaitre depuis bien longtemps, même entourée de tous ces corps et de tous ces esprits que je connais si bien et avec qui je vis tous les jours. Seulement, il en manquera un, de corps. Il en manquera un, d'esprit. Et ce coeur, avec lequel j'ai appris à synchroniser les battements du mien au quotidien. Et cette main, que j'ai appris à serrer, et ce regard, sous lequel j'aime tant exister.
Ils manqueront ces bras... Ses bras.

"Un seul être vous manque et tout est dépeuple", à écrit Lamartine. Je n'en ai jamais douté. Mais aujourd'hui je sais qu'il n'y a rien de plus vrai.

Quatre jours.  Il ne m'en faudra pas si peu pour sombrer dans le manque d'amour. Car je le sais, son amour, peut importe où elle se trouve.
Il ne m'en faudra pas si peu pour me noyer dans son absence, comme ceux qui partent loin d'eux même des mois durant.

Mais quatre jours, c'est tout juste ce qui me suffira pour savoir plus fort encore -car je le sais déjà depuis bien longtemps, elle n'a jamais eu besoin de partir pour que je puisse le penser et le sentir partout dans mon corps-, que je ne veux jamais être séparée d'elle.

C'est fou, l'amour. S'attacher à une personne à ne plus pouvoir s'en déccrocher.
Mais il faut savoir.

Lundi soir, je ne dormirai pas. Je le sais, trop prise par la hâte de retrouver son sourire.
Puis je me lèverai pour aller travailler. Je passerai ma journée à vouloir bousculer le temps, à vouloir négocier les heures pour qu'elles ne durent que quelques minutes.
Et à un si court fragement de temps de la retrouver, j'angoisserai. J'aurai une ces boules au ventre qui me détruira l'estomac. Le coeur tout serré mais tellement bruyant et explosif. Et les poumons tous petits, le souffle court.
Je serai pleine de l'absence qu'elle aura laissé en moi.
Mais tout ça ne sera rien comparé à la joie qui m'emportera à l'instant même où mon corps aura retrouvé son moule, où mon visage retrouvera la chaleur de son cou.

Je suis prise au corps par l'Amour.
J'ai l'âme ligoté à ces plaisirs et à ce bonheur qui rempli ma vie à présent.

Et toute cette sensibilité qu'elle me fait découvrir et qui m'habite à chaque seconde me fait écrire des textes idiots.

Mais merde. J'ai 20ans, laissez moi écrire l'histoire de ma vie comme je l'entends. Comme je le ressens.
Mon conte de fée ne fait que commencer. Et croyez moi, il se finira comme il se doit.

"Elles vécurent heureuses et eurent beaucoup d'enfants..."




Ps :Si je n'ai écris aucun "je t'aime", c'est qu'à présent, ces mots sont d'une faiblesse que je n'avais encore jamais rencontrée dans la langue française, dans le langage même, et dont je ne pourrais me permettre d'en employer le sens pour dire ce qui me brûle vraiment à l'intérieur.
Et puis, de tout façon, que je l'aime, cela coule de source.
Je l'ai écris entre chaque lettre, entre chaque mot...





                                                                                                 
         A présent occasionnellement, 
                                                                                                                     mais toujours très tendredrement,
                                                                                                                                                             Lola.