somewhere-over-the-rainbow

Skies are blue...

Vendredi 11 décembre 2009 à 15:14

http://somewhere-over-the-rainbow.cowblog.fr/images/SometimesflyingisntadreambyThisFallingStar.jpg
"Lola, elle se pose beaucoup de questions. Elle comprend pas grand chose. Elle voit pas ce qu'on lui trouve elle a rien d'exceptionnel. Elle sait pas dessiner, elle est pas au conservatoire, au théâtre elle est pas très douée, elle a déjà du mal à jouer son propre rôle... Elle sait même pas faire cuire une pizza, et elle sait jouer de la guitare aussi bien qu'elle sait danser du classique le vendredi à 14h. Elle écrit pas bien. Ses mots sont un peu embrouillés parfois, souvent. Ça veut pas dire grand chose toutes ses futilités, mais elle les publie quand même sur un blog parce qu'elle espère qu'au moins une personne sur cette Terre pourrait un jour se retrouver dans son bordel. Elle à l'impression qu'elle écrit des jolies choses, poétiques, mais elle n'y connaît rien en poésie... Elle est pas douée en grand chose, surtout pas en amour, elle a toujours séché ce cours
Elle est souvent de mauvaise humeur le dimanche, surtout quand il fait gris, parce que c'est la fin et qu'on recommence tout du début ensuite, le lundi.

Elle aimerait bien apprendre à jouer du piano, réapprendre, plutôt. Mais elle trouve pas le temps.

Lola elle pleure pour de la merde. Elle pleure devant les Disney, elle pleure parfois devant un couché de soleil, parce que c'est beau, elle a pleuré un jour sous le soleil pour voir si c'était vrai, si y'avait des arcs en ciel sur ses joues... mais elle pleure surtout quand il pleut, parce que ça se voit moins.

Elle abandonne jamais les gens. Elle est toujours là pour eux.

Lola elle pense qu'elle a trouvé le prince charmant. Faut pas lui en vouloir, on l'a tellement bassinée avec ces histoires de contes de fées !

Lola elle aime son papa et sa maman, son frère et sa soeur, de tout son petit coeur. Elle leur dit pas souvent, parce qu'elle ose pas trop, parce qu'elle veut jouer la dure... mais si ils savaient... ! Elle pense que ce qui est rare est d'autant plus précieux... Lola, elle pense trop...

Lola elle dort avec son t-shirt, parce qu'il sent bon.

Lola, elle croit en des choses ridicules, comme au père Noël. Elle voudrait aller en Laponie et lui faire un bisou dans sa grosse barbe blanche. Elle croit encore en la magie de Noël même si les traditions se perdent chaque année un peu plus. Lola elle est souvent nostalgique, parce que les vrais dessins animés, ça lui manque. Elle va se refaire blonde, on la vannait pas assez. Mais se faire vanner, c'est comme vouloir un mouton, c'est bien la preuve qu'on existe, non ? « On me vanne, donc je suis... ».
Lola elle aime Marc Levy. Et elle défendra toujours son écriture et ses mots. Elle trouve qu'ils font rêver l'été, sur la plage. Lola elle croit pas aux miracles. Elle croit pas au hasard, ni à la chance. Mais au travail. A la force d'esprit et à l'acharnement. A la bonne volonté. Elle aime bien prendre des photos juste parce qu'elle a peur d'oublier, et que sur papier, y'a plus de risque.

Elle veut être libre. Elle veut vivre.

Elle est malade aussi. Elle regarde les calories de tout ce qu'elle achète.

Lola elle a toujours son Petitout avec elle. Et elle lui parle, à son doudou. Et lui, il lui sourit toujours, alors Lola elle sourit aussi.

Elle se demande, se redemande souvent ce qu'on lui trouve. Elle est pas belle avec ses cheveux qui poussent pas et ses cernes qu'elle cachent souvent très mal. Elle a du mal à trouver des jeans à sa taille... elle a de toutes petites jambes. Mais pas fines. Alors c'est encore plus compliqué. Lola elle gâche toujours les surprises. Elle adore faire des cadeaux mais souvent elle sait pas quoi faire, comme cadeau. Elle est dépensière. Mais elle pense que l'argent c'est fait pour ça, que ça se collectionne pas. Sauf pour un projet, mais pas pour le plaisir d'avoir des sous.

Elle veut plaire. Elle veut qu'on la désire.

Lola, elle a toujours peur de décevoir. Lola elle déçoit souvent. Elle veut faire bien mais elle y arrive pas toujours. Elle pense plus aux autres qu'à elle, et elle se fait souvent baiser. Mais elle s'en fou, parce que quand elle tient à une personne, elle ferait tout pour elle, parce qu'elle est comme ça, Lola. Elle attend rien des autres, elle a juste un grand coeur plein d'amour à offrir, mais elle a peur d'aimer. Elle a peur de beaucoup de choses, en fait. Elle a peur du noir. Elle a peur de l'abandon, de la solitude, quelques fois. Lola elle a aussi peur de la vie. Parce qu'elle n'en fait qu 'à sa tête, et que parfois elle voudrait que ce soit autrement. Lola elle sent le temps lui glisser entre les doigts, même poings fermés. Elle voudrait le tuer, parfois. Mais elle décide finalement de vivre avec, et de l'aimer. En échange, il lui offre un passé baigné de souvenirs en or, et un futur pleins de rêves et d'aventures. C'est ce qu'elle croit, Lola. Ce qu'elle veut croire.

Elle a pas peur de mourir. Elle a juste peur de laisser tout ce qu'elle a déjà et qui la comble tellement...

Elle aime bien s'asseoir dans un endroit public, observer les gens et leur imaginer une vie. Elle se prends pour une gosse parfois, en regardant les dessins animés le matin à 6.00, « Bob l'éponge », « les totalyspies », « Pokémon »...

Elle aime bien « Arte », parce qu'elle a une âme d'artiste. Artiste ratée peut être, mais artiste quand même. Elle aime aussi regarder « Thalassa » et « Ushuaia », « la Terre vue du Ciel » et d'autres émissions que presque personnes ne regardent, mais qui à elle lui permettent de faire le tour du monde, et de comprendre un peu plus la vie.

Lola elle est fan de Littérature. La vie n'est pas dans les Romans, mais souvent elle trouve pas mal de réponses à ses questions. Elle aime la philosophie aussi. Parce qu'elle y aborde une manière de penser qui l'aide beaucoup, et la fait réfléchir sur beaucoup de choses, encore, que les autres ne comprennent pas. Lola, elle aime se poser des questions, même si y'a pas de réponses. Elle cherche quand même.

Elle aime les étoiles. Elle a l'impression qu'elles l'écoutent. Et parfois, elle a l'impression qu'elles rient...(<3)

Lola elle s'accroche à ses rêves, et elle y croira tant que son coeur battra dans sa poitrine. Elle plonge dans ses envies, parce que de toute façon, elle sait très bien nager.

Elle aime Nicolas Vanier. Et elle voudrait souvent aller se perdre dans l'immensité blanche des paysages Canadiens, Sibériens, d'Alaska ou autres beautés de la nature...

Lola elle voudrait refaire le monde et qu'on se souvienne d'elle.

Elle est trop sensible. Elle aimerait bien héberger tous les SDF. Adopter tous les enfants oubliés.

Lola elle a des petites manies, qui peuvent énerver. Elle aime pas quand la porte de sa chambre est ouverte. Elle a l'impression que toutes ses idées et toutes ses pensées foutent le camp. Elle aime pas qu'on la dérange quand elle écrit ou quand elle lit, parce que c'est le moment où elle se retrouve seule avec elle même. Et elle aime ça. Elle écoute toujours de la musique quand elle écrit, aussi. Ça l'aide à sortir ce qu'elle a à l'intérieur, même si c'est pas grand chose, pas très important.

Elle croit au fantôme. Elle aimerait bien en voir...

Lola elle collectionne bêtement les papiers de Kinder, depuis qu'elle La connaît.

Lola elle aime bien courir en t-shirt sous la pluie, même si elle sait qu'elle risque de tomber malade. Elle aime le risque, repousser ses limites.

Lola, elle est rien sans eux. Sans ceux qui sont si loin aussi, mais qu'elle porte dans son coeur. Et elle a peur qu'ils la laissent en cours de route. Parce que sans eux, elle est rien.
Elle veut qu'ils soient fièrent d'elle. Elle veut bien faire. Et elle voudrait vivre assez longtemps pour veiller sur eux.

Lola elle a honte de dire que peut-être, elle va mourir bientôt. Elle est forte, elle s'obstine et répète que c'est des conneries, qu'elle vivra jusqu'à 100ans, mais parfois elle emmerde le Monde entier, ceux qui vivent et vivront, ceux qui restent et resteront. Mais Lola elle fait pas comme Oscar, elle attend pas le dernier moment pour vivre chaque instant comme si c'était le dernier, pour voir le monde comme pour la première fois...

Lola elle a peur de faire du mal, de rendre triste, avec cette histoire là... Elle est lâche parfois, elle voudrait qu'on tienne pas trop à elle pour pas qu'on ai trop mal quand elle sera plus là. Mais elle sourit ensuite et elle oublie cette idée. Alors elle vit à fond sans se poser de question. Elle a du mal quand même. Mais elle lâche pas l'affaire.

Elle se croit seule au Monde parfois. Elle se sent spectatrice de la vie.

Lola elle croit pas en Dieu, mais elle a quand même accepté sa Vierge.

Elle pardonne toujours. Pas parce que l'erreur est humaine, mais parce qu'elle n'a qu'une vie et n'a pas le temps d'en vouloir ou d'être rancunière.

Lola elle a trop de choses sur le coeur, mais elle les garde pour elle, ou les confie à sa feuille blanche. Mais elle ne les criera jamais. Elle est pas comme ça, Lola.

Elle aime les quais de Gare. Allez savoir pourquoi...

Lola, elle voudrait dire à tout ceux qu'elle aime qu'elle les aime. Elle voudrait leur dire merci, parce que leur présence lui fait tellement de bien. Elle voudrait leur dire merci, parce que c'est à travers leur regard, qu'elle existe, et qu'elle trouve son bonheur. Elle voudrait bien aussi leur dire qu'ils resteront à jamais dans son coeur et que c'est grâce à eux tous qu'elle est ce qu'elle est aujourd'hui.

Elle aime les maximes ou ces phrases de vérités qui font réfléchir, puis sourire. Parfois, les paroles d'une chanson. D'ailleurs, elle colle un souvenir sur chaque chanson qu'elle aime? Ou plutôt le contraire...

Lola elle voudrait bien parler au lieu d'écrire. Mais elle est trop timide. Elle est timide. Discrète.

Elle voudrait Lui dire qu'elle lui offrira ses derniers battements de coeur, son dernier souffle, son dernier regard, son dernier sourire, qu'elle lui dédiera ses derniers rêves, ses dernières envies, son dernier « je t'aime ».

Lola, elle croit à l'astéroïde B612, elle croit au Petit Prince, parce qu'elle le connaît. Mais c'est un secret...

Lola, elle parle d'elle à la troisième personne parce que c'est plus facile.


Lola elle aimerait bien continuer, mais elle peut pas... Parce que Lola elle pleure en écrivant cet article. Non, disons qu'elle transpire des yeux... N'empêche que ça change rien, elle y voit plus rien..."



A tout ceux que je porte dans mon coeur, et à qui je ne suis pas capable de dire ces choses là...
Tendrement, Lola.

http://somewhere-over-the-rainbow.cowblog.fr/images/lolalucie.jpg





Mardi 8 décembre 2009 à 11:34

http://somewhere-over-the-rainbow.cowblog.fr/images/eveningwithoutyoubyssilence.jpg
"Ce que j'ai à vous dire n'est pas facile, pas facile à dire pas facile à entendre,
pas facile à accepter à admettre, pas facile à comprendre,
j'espère que vous êtes armés parce que je ne voudrais pas vous blesser
et encore moins vous tuer car ce n'est pas à moi ce n'est pas maintenant,
c'est pour après, après quand ? Après bientôt..
Donc pas facile à dire, mais ce n'est pas de ma faute,
ce n'est pas moi qui décide, pas moi qui contrôle pas moi qui bannis non ce n'est pas moi.
Moi je dis juste, je dis ce qui n'est pas facile à dire,
ni à entendre et encore moins à comprendre mais comprenez que ce n'est pas moi qui décide
mais je décide tout de même de vous conseiller avant de vous annoncer ;
A tous les temps, à tous mes modes, à à toutes les personnes continuez et n'arrêtez jamais surtout non,
continuez de conjuguer le verbe "Vivre"
même si je dois vous annoncer que vous êtes en train de mourir...
"

 

Lundi 30 novembre 2009 à 0:09

http://somewhere-over-the-rainbow.cowblog.fr/images/letimideinvisibleo7094.jpg

Elle est là, dehors, à se geler dans ce froid glacial de Novembre. La nuit est tombée. Elle, elle est arrivée là quand il faisait encore jour. Et depuis, elle est plantée devant, comme ça, sans bouger. Elle regarde par les grandes vitres, par la porte vitrée. Il a l'air de faire chaud  l'intérieur. La tapisserie est rouge, couleur chaude, comme les nappes d'ailleurs. Et les serviettes. Et comme le vin dans le pichet posé sur la table juste devant la baie vitrée. Ils ont l'air de se régaler eux... mais elle ne les envie pas. Pas du tout ! Elle n'a pas faim. Elle voudrait juste rentrer dedans et oser. Oser. Tout est une question de décision et de prise en main. Il faut se lancer à un moment ou à un autre ! Mais elle ne décolle pas de sa place, sur ce trottoir, là, juste en face. Elle hésite. Elle hésite toujours de toute façon. Chaque fois qu'elle passe devant, elle hésite. Elle hésite, et finit toujours par renoncer. Les fausses excuses abondent, et jamais elle n'arrive à franchir la ligne, à faire le pas et à assumer. A oser quoi !
Mais ce soir, c'est différent !
Elle est là pour se raisonner, même si ça prend du temps. Elle veut faire les choses bien. Son regard est tantôt motivé, tantôt déprimé. Sûr, ou fuyant. Battant, ou timide. Hésitant, ou hésitant.
Elle aimerait y aller, sans peur, sans honte, juste son sourire, sa confiance et son petit regard intimidant. Ce regard, elle le garde pour les grandes occasions ! Quand elle a à demander quelque chose d'un peu délicat, qu'il est possible qu'on lui refuse, mais qu'elle ne pourrait admettre une telle défaite. Ce regard, c'est une arme redoutable. Charmeur, envouteur.
Enfin bon, pour le moment, il est hésitante. Elle aimerait bien se lancer, mais une petite voix résonne dans sa tête et l'écho semble lui dire que c'est une superbe connerie !
Bon, alors, suivre sa raison ou ses envies ? Rester sage ou prendre un risque ?  Entretenir sa réputation ou vivre sans se poser de question ?
Tout ça en même temps dans sa petite tête, à se bousculer pour le premier jour des soldes. Et elle est toujours là, devant, sur le trottoir d'en face, à attendre. Elle pourrait bien attendre un miracle, mais le seule qui pourrait se produire serait qu'elle arrête de penser et qu'elle se jette à l'intérieur de ce restaurant. Comme ça, sans réfléchir. Réfléchir avant d'agir, c'est un peu de trop pour le coup.

Debout, elle ne bouge pas et ne quitte pas la porte vitrée du regard. Le serveur est là, juste devant. Il s'occupe de clients qui viennent d'arriver. Il a l'air gentil, abordable. Elle ne devrait pas avoir peur de quoi que ce soit, il ne va pas la manger de toute façon. Au pire il lui dit Non. Au mieux il lui dit Oui. C'est tout.
Les gens qui passent dans la rue la regardent et s'interrogent entre eux du regard, surpris, stupéfaits. Mais elle n'y fait pas attention. Son regard ne quitte plus le serveur, le suit à travers les baies vitrées, puis il revient bientôt devant la porte, à l'entrée, près à accueillir les prochains clients.
C'est bon, c'est à elle de jouer. Le charmant jeune homme ne peut pas refuser, impossible. Elle est tellement mignonne...
Et comme si sa vie était en jeu à ce moment précis, comme si tout reposait sur cet instant, sur cette réponse, elle traverse la rue d'un pas assuré. Ses longs cheveux blonds tombent en cascade sur ses épaules. Son visage est radieux, maquillé, mais légèrement pour que ça fasse naturel. Son long manteau flotte elle, comme une cape. Les talons claquent sur le béton à chaque pas qu'elle fait en direction de la porte de ce restaurant. Et à chaque pas qu'elle fait, en s'approche de sa cible, de son but... puis s'arrête devant la porte. Juste devant la porte. Toute son assurance retombe au fond de ses belles chaussures. Elle se retrouve hésitante comme jamais. Ouvrir la porte ou faire demi tour ? Le serveur est là juste devant, et il la regarde. Il l'a vu, elle n'a plus le choix. Elle pose une main tremblante de la porte et la pousse. Une chaleur agréable l'envahit en entrant. Rassurant ? Pas tellement.
Le serveur se tient devant, droit, beau, élégant dans son costume. Il lui sourit de ses dents blanches.

-Bonjour, et bienvenu à l' Hippopotamus. Cest pour une personne ?

La demoiselle s'approche un peu plus du jeune homme, le regard un peu fuyant Elle est attendrissante, touchante. Son regard plus brille comme celui dune enfant, et son sourire timide n'en n'est que plus convainquant. Elle joue nerveusement avec ses doigts, mais discrètement tout de même. Le garçon l'intimide. Mais maintenant qu'elle est là, elle ne peut plus reculer. Elle doit le faire. Elle peut le faire.
Et d'une petite voix douce, presque inexistante, mais assez forte pour toucher en plein coeur, elle osa.

-Heu... en fait... je viens juste pour vous demander... heu... est ce que je pourrais avoir un ballon ?



http://somewhere-over-the-rainbow.cowblog.fr/images/ballon.jpg





http://somewhere-over-the-rainbow.cowblog.fr/images/lahauthaut23.jpg


















Dimanche 29 novembre 2009 à 22:22

http://somewhere-over-the-rainbow.cowblog.fr/images/QuaidegareLimeilBrevannes.jpg

Je suis rentrée. Seule. Le coeur lourd et les larmes au bord des yeux. La vue brouillée par la marée haute de ces perles d'émotions salées.
Je l'ai vue, elle ne s'est pas retournée lorsqu'elle est montée dans le train. Comme si c'était plus facile que de ne lâcher le regard qu'à la dernière seconde, forcée par la distance que prendrait le train. Je me suis retournée aussi, alors. Et j'ai marché le long du quai,  laissant un fragment de coeur errer quelque part sur les railles, peut être...
La nuit était tombée quand je suis sortie. Paris avait mis sont habit de fête, des lumières partout, et la Seine reflétant le spectacle.
Mon attention s'y attarda un instant. Le temps de me dire que c'était magnifique. Mais que ce n'était rien comparé à la même scène lorsqu'on est deux. Ce sentiment d'émerveillement est plus intense, ancré dans le plaisir de partager ce qu'on aime, ces moments privilégiés. Et moi, ce soir là, sur ce pont suspendu au dessus de la Seine, j'étais seule.
Je me suis remise en marche, sans pouvoir m'empêcher de penser à elle. Mon regard vide balayait le sol, et je marchais machinalement. Je connais le chemin par coeur, tant de fois je l'ai fait pour la voir arriver, tant de fois je l'ai fait pour la regarder repartir...
Les gens autour de moi n'existaient pas. Que des fantômes, des êtres invisibles. J'étais oppressée par le poids de cette absence. Aveuglée par un brouillard de souvenirs. Et étouffée par un parfum d'émotions bien trop fort.
Je me sentais vide sans elle. Tellement seule. Perdue dans un nuage de solitude.

La vie est belle, je le sais. Mais sans toi, elle n'a pas la même saveur. J'y décèle un goût amer, et fade. Après avoir mêlé mon existence à la tienne, après avoir connu ce qu'est un moment à tes côtés, après m'être approprié ta présence comme essentielle, mon ciel gris Parisien, dans lequel je trouvais toujours le moyen d'y entrevoir un peu de bleu parce que je savais qu'il était là, juste au dessus, me parait bien sombre et ténébreux à présent. La présence envahissante de ton absence me rend morose, si tu savais.

Je ne pouvais pas m'empêcher d'imaginer qu'on ne se revoit pas. Jamais. Que sur le quai de la gare, tout à l'heure, c'était peut être la dernière image que j'aurais d'elle. La vie est tellement pleine de surprise. Tellement imprévisible.
J'essayais alors de glacer cette dernière image d'elle dans ma mémoire. De l'immortaliser à jamais. La puissance à laquelle mon coeur battait dans ma poitrine. Cette vieille odeur de tabac mêlée à celle des sandwich' d'un peu plus loin. Cette brise glaciale qui nous rappelait la saison hivernale, la voix neutre de cette femme qui annonçait le départ des trains. Du train. Ces enfants qui nous regardaient nous quitter. Puis ses yeux, son regard, ses lèvres, sa bouche, son sourire, sa peau, le mouvement de ses cheveux dans le vent. Ses habits, son sac sur l'épaule.
Ce vide qui s'installait en nous. Nous étions encore là, mais déjà tellement loin l'une de l'autre. Cette boule, là, juste là, dans le ventre, qui s'installait doucement, et un peu plus haut dans la poitrine, comme le bruit d'un tissu qui se déchirait.

Comme si nous nous quittions pour toujours. Et dans nos yeux, pourtant, l'intime conviction que nous nous quitterions souvent "pour toujours".


http://somewhere-over-the-rainbow.cowblog.fr/images/ret25555.jpg




Mercredi 25 novembre 2009 à 12:06

http://somewhere-over-the-rainbow.cowblog.fr/images/luminancebyhbynoe.jpg

Le regard dans le vide, je ne suis plus de ce monde. Je n'entends plus rien, ne vois plus rien, ne sens, ne ressens plus rien. Et pourtant je suis... car oui, je pense.

Chaque fois que le me suis perdue dans les dédales de mes pensées, je t'y ai rencontrée. Tu étais là, sur le bord du chemin. Tu semblais m'attendre,  comme si tu savais que j'allais venir. Je ne savais pas depuis combien de temps tu étais plantée là,mais tu n'avais l'air ni étonnée de me voir si tôt, ni soulagée de me voir, enfin. Tu étais juste là, debout. Tu me regardais. Je ne voyais pas tes yeux, mais j'en devinais leur douce couleur bleue et je sentais ton regard me transpercer. J'en était bouleversée à chaque fois, comme si c'était la première fois. Ton petit sourire semblant porter réponse à toutes questions. Je souriais aussi, parce que je me sentais étrangement bien.
Une petite brise venant de nul part soufflait et balayait toutes ces futilités, ces parasites, qui m'empêchaient d'être réellement heureuse. Mais je savais que tu n'étais pas là inutilement. Que ces futilités, en te les exposant, tu me prouverai leur ridicule et m'en débarrasserais. C'est ça que je devait faire. Te parler. T'en parler. A toi seule. Tu n'étais pas n'importe qui. Tu étais une inconnue rencontrée sur le bord d'un chemin. Chaque fois que je t'y rencontrais, c'était avec la même émotion, celle qui m'enveloppait le coeur d'une chaleur de bien-être, mais tu gardait ce caractère inconnu, et cela me surprenait sans cesse. Et je me rendais compte que j'étais capable de partager avec toi, inconnue, tout ce que je n'arrivais pas à sortir avec les autres, les proches, dit-on. Je te posais des questions, tu me donnais tes réponses. Et j'y trouvais à chaque fois une incroyable sagesse, celle qui rassure, et qui fait réfléchir pour de vrai. Tu donnais toujours les bonnes réponses. Tu les connaissais toutes, comme si tu avais tout vécu. Comme si malgré ce visage d'ange, tu avais connu toutes les souffrances, et tous les bonheurs. Tu avais toujours réponse à tout, toujours une explication, un chemin à me montrer, un indice pour m'aiguiller, à choix à me proposer. Tu ne décidais rien pour moi, tu me proposais. Je choisissais. Parfois, j'ai choisissais mal. Mais tu étais toujours là la fois d'après, pour me reproposer un choix : me lamenter, me plaindre, m'effacer, ou continuer à avancer, réparer, me rattraper, ou passer outre, vivre. Tu as toujours su trouvé les bons mots, ceux qui m'éclairaient et me sortaient de l'enfer dans lequel j'étais tombée, ce gouffre sombre qui m'étouffait, et m'engloutissait. J'ai tellement peur du noir... l'idée même d'être perdue me trouble au plus au point. J'en ai le vertige.
Mais tu étais là pour m'empêcher de tomber, ou pour m'aider à remonter.
Tu m'a ouvert des portes dont je ne soupçonnais même pas l'existence. Tu étais un peu ma conscience, tu prennais soin de moi à mes heures perdues. Tu étais cette pensée positive au milieu de tant d'idées noires. Et à toi seule tu les faisais disparaitre, ces saloperies, car l'optimisme tue beaucoup de mauvaises choses. Tu étais cette force qui me faisais avancer. Cet équilibre qui me tenais sur ce fils et m'empêchait d'en tomber.
Je pouvais te parler de tout. Tu étais un peu ce silence que j'aimais tant apprivoiser lorsque tu n'étais pas là, qui ne juge pas.
J'osais les questions les plus stupides, les plus intimes et les plus délicates. J'exposais mes doutes, mes incertudes, murs que je croyais impossibles à franchir. Tu fini par me prouver le contraire. Je te chuchottais mes secrets les plus précieux, les plus fragiles. Tu savais les accueillir, avec ton sourire complice. Je criais mes coups de gueule, les injustices qui me touchaient, ces droits qu'on m'enlevait, ces méchantés qui m'assaillaient, je pleurais la cruauté qui se déversait sur moi depuis toujours et que j'avais appris à garder au fond. Et j'avais comme un océan en moi... , chaque larmes étaient violence, brutalité, fureur, rage, frénésie, acharnement, déception, désillusion, repproche, blâme, critique, douleur... tout cela sortait, enfin, juste là devant toi, j'étalais mon mal être, et tu ne disais rien. Tu me laissais me vider de tous ces maux, avant de me remplir de courage et de force, et de volonté. Sans toi, je me serais noyée. Tu m'as appris à nager, à me relever, à choisir, à avancer sans regarder en arrière, tu m'as appris que rien n'est jamais perdu, et que l'on peut toujours s'en sortir. Tu m'as appris que le plus important était d'écouter son coeur, car les regrets et les remords sont des insectes ravageurs de l'âme.

Parfois j'apperçois, cachée dans le décor d'un de mes rêves, une silouhette qui te ressemble. Ses cheveux filent au vent et son sourire me rassure. Je me doute que c'est toi, car quoi qu'il se passe dans ce rêve, j'ai la conscience tranquille, et je sais quoi faire.

Dans mes plus grands moments de solitudes, je sais que tu m'attends quelque part, prête à répondre à une avalanche de questions. Il m'a toujours suffit de m'enfuir, de fermer les yeux pour te retrouver et tuer le temps à explorer ton sourire et ton regard captivant, plongée dans ces cascades de réponses et de choix que tu me présentais.

Jamais n'ai su ton nom, ton prénom, ton âge, ta vie, ta famille, où tu habitais, ce que tu faisais là. Je ne t'ai jamais demandé qu'elle était ta couleur préférée, si tu aimais la mangue, ta saison préférée, salé ou sucré, noir ou blanc, si tu jouais de la musique, si tu avais déjà aimé, réellement, à en mourir...  Je ne t'ai jamais posé de questions qui te concernaient, car de toute façon, je crois que tu aurais refusé d'y répondre, en me regardant avec ce même regard, ce même sourire, imperturbable, et laissant le silence combler le vide. Tu aurais fait comme si tu n'avais rien entendu.
Jamais je n'ai su qui tu étais. Mais plus d'une fois, j'ai trouvé que tu ressemblais au Petit Prince. Tu venais surement d'une planète voisine, où peut-être étais-ce toi. Jamais je ne le su. Mais finalement, cela m'importait peu.

Un jour, alors que je vivais bel et bien dans la réalité, alors que le soleil tapait sur toutes ces âmes immortelles, qu'il faisait étinceler leurs sourires, j'ai reconnu le tien. J'ai croisé ton regard. Ce bleu, je l'aurai reconnu entre milles. Tu étais là, parmi eux. Là. Pour de vrai. Devant mes yeux ouverts. Toi, l'inconnue qui m'avais attendue tant de fois sur le bord du chemin, qui avait nagé au milieu de mes questions et m'avait séchée, chaudement, agréablement, de réponses. Oui, tu étais là. Je n'aurai alors plus à souffrir les yeux fermer, à pleurer à l'intérieur de moi, à être heureuse en silence, à aimer en secret. Partager, c'est ce qui fait l'humanité. Il suffit de trouver les bonnes personnes avec qui partager.

Et pour la première fois depuis...pour la première fois, je me suis sentie entière.
Merci.


Affectueusement, Lo'.

<< Page précédente | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | Page suivante >>

Créer un podcast