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Skies are blue...

Lundi 30 novembre 2009 à 0:09

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Elle est là, dehors, à se geler dans ce froid glacial de Novembre. La nuit est tombée. Elle, elle est arrivée là quand il faisait encore jour. Et depuis, elle est plantée devant, comme ça, sans bouger. Elle regarde par les grandes vitres, par la porte vitrée. Il a l'air de faire chaud  l'intérieur. La tapisserie est rouge, couleur chaude, comme les nappes d'ailleurs. Et les serviettes. Et comme le vin dans le pichet posé sur la table juste devant la baie vitrée. Ils ont l'air de se régaler eux... mais elle ne les envie pas. Pas du tout ! Elle n'a pas faim. Elle voudrait juste rentrer dedans et oser. Oser. Tout est une question de décision et de prise en main. Il faut se lancer à un moment ou à un autre ! Mais elle ne décolle pas de sa place, sur ce trottoir, là, juste en face. Elle hésite. Elle hésite toujours de toute façon. Chaque fois qu'elle passe devant, elle hésite. Elle hésite, et finit toujours par renoncer. Les fausses excuses abondent, et jamais elle n'arrive à franchir la ligne, à faire le pas et à assumer. A oser quoi !
Mais ce soir, c'est différent !
Elle est là pour se raisonner, même si ça prend du temps. Elle veut faire les choses bien. Son regard est tantôt motivé, tantôt déprimé. Sûr, ou fuyant. Battant, ou timide. Hésitant, ou hésitant.
Elle aimerait y aller, sans peur, sans honte, juste son sourire, sa confiance et son petit regard intimidant. Ce regard, elle le garde pour les grandes occasions ! Quand elle a à demander quelque chose d'un peu délicat, qu'il est possible qu'on lui refuse, mais qu'elle ne pourrait admettre une telle défaite. Ce regard, c'est une arme redoutable. Charmeur, envouteur.
Enfin bon, pour le moment, il est hésitante. Elle aimerait bien se lancer, mais une petite voix résonne dans sa tête et l'écho semble lui dire que c'est une superbe connerie !
Bon, alors, suivre sa raison ou ses envies ? Rester sage ou prendre un risque ?  Entretenir sa réputation ou vivre sans se poser de question ?
Tout ça en même temps dans sa petite tête, à se bousculer pour le premier jour des soldes. Et elle est toujours là, devant, sur le trottoir d'en face, à attendre. Elle pourrait bien attendre un miracle, mais le seule qui pourrait se produire serait qu'elle arrête de penser et qu'elle se jette à l'intérieur de ce restaurant. Comme ça, sans réfléchir. Réfléchir avant d'agir, c'est un peu de trop pour le coup.

Debout, elle ne bouge pas et ne quitte pas la porte vitrée du regard. Le serveur est là, juste devant. Il s'occupe de clients qui viennent d'arriver. Il a l'air gentil, abordable. Elle ne devrait pas avoir peur de quoi que ce soit, il ne va pas la manger de toute façon. Au pire il lui dit Non. Au mieux il lui dit Oui. C'est tout.
Les gens qui passent dans la rue la regardent et s'interrogent entre eux du regard, surpris, stupéfaits. Mais elle n'y fait pas attention. Son regard ne quitte plus le serveur, le suit à travers les baies vitrées, puis il revient bientôt devant la porte, à l'entrée, près à accueillir les prochains clients.
C'est bon, c'est à elle de jouer. Le charmant jeune homme ne peut pas refuser, impossible. Elle est tellement mignonne...
Et comme si sa vie était en jeu à ce moment précis, comme si tout reposait sur cet instant, sur cette réponse, elle traverse la rue d'un pas assuré. Ses longs cheveux blonds tombent en cascade sur ses épaules. Son visage est radieux, maquillé, mais légèrement pour que ça fasse naturel. Son long manteau flotte elle, comme une cape. Les talons claquent sur le béton à chaque pas qu'elle fait en direction de la porte de ce restaurant. Et à chaque pas qu'elle fait, en s'approche de sa cible, de son but... puis s'arrête devant la porte. Juste devant la porte. Toute son assurance retombe au fond de ses belles chaussures. Elle se retrouve hésitante comme jamais. Ouvrir la porte ou faire demi tour ? Le serveur est là juste devant, et il la regarde. Il l'a vu, elle n'a plus le choix. Elle pose une main tremblante de la porte et la pousse. Une chaleur agréable l'envahit en entrant. Rassurant ? Pas tellement.
Le serveur se tient devant, droit, beau, élégant dans son costume. Il lui sourit de ses dents blanches.

-Bonjour, et bienvenu à l' Hippopotamus. Cest pour une personne ?

La demoiselle s'approche un peu plus du jeune homme, le regard un peu fuyant Elle est attendrissante, touchante. Son regard plus brille comme celui dune enfant, et son sourire timide n'en n'est que plus convainquant. Elle joue nerveusement avec ses doigts, mais discrètement tout de même. Le garçon l'intimide. Mais maintenant qu'elle est là, elle ne peut plus reculer. Elle doit le faire. Elle peut le faire.
Et d'une petite voix douce, presque inexistante, mais assez forte pour toucher en plein coeur, elle osa.

-Heu... en fait... je viens juste pour vous demander... heu... est ce que je pourrais avoir un ballon ?



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Dimanche 29 novembre 2009 à 22:22

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Je suis rentrée. Seule. Le coeur lourd et les larmes au bord des yeux. La vue brouillée par la marée haute de ces perles d'émotions salées.
Je l'ai vue, elle ne s'est pas retournée lorsqu'elle est montée dans le train. Comme si c'était plus facile que de ne lâcher le regard qu'à la dernière seconde, forcée par la distance que prendrait le train. Je me suis retournée aussi, alors. Et j'ai marché le long du quai,  laissant un fragment de coeur errer quelque part sur les railles, peut être...
La nuit était tombée quand je suis sortie. Paris avait mis sont habit de fête, des lumières partout, et la Seine reflétant le spectacle.
Mon attention s'y attarda un instant. Le temps de me dire que c'était magnifique. Mais que ce n'était rien comparé à la même scène lorsqu'on est deux. Ce sentiment d'émerveillement est plus intense, ancré dans le plaisir de partager ce qu'on aime, ces moments privilégiés. Et moi, ce soir là, sur ce pont suspendu au dessus de la Seine, j'étais seule.
Je me suis remise en marche, sans pouvoir m'empêcher de penser à elle. Mon regard vide balayait le sol, et je marchais machinalement. Je connais le chemin par coeur, tant de fois je l'ai fait pour la voir arriver, tant de fois je l'ai fait pour la regarder repartir...
Les gens autour de moi n'existaient pas. Que des fantômes, des êtres invisibles. J'étais oppressée par le poids de cette absence. Aveuglée par un brouillard de souvenirs. Et étouffée par un parfum d'émotions bien trop fort.
Je me sentais vide sans elle. Tellement seule. Perdue dans un nuage de solitude.

La vie est belle, je le sais. Mais sans toi, elle n'a pas la même saveur. J'y décèle un goût amer, et fade. Après avoir mêlé mon existence à la tienne, après avoir connu ce qu'est un moment à tes côtés, après m'être approprié ta présence comme essentielle, mon ciel gris Parisien, dans lequel je trouvais toujours le moyen d'y entrevoir un peu de bleu parce que je savais qu'il était là, juste au dessus, me parait bien sombre et ténébreux à présent. La présence envahissante de ton absence me rend morose, si tu savais.

Je ne pouvais pas m'empêcher d'imaginer qu'on ne se revoit pas. Jamais. Que sur le quai de la gare, tout à l'heure, c'était peut être la dernière image que j'aurais d'elle. La vie est tellement pleine de surprise. Tellement imprévisible.
J'essayais alors de glacer cette dernière image d'elle dans ma mémoire. De l'immortaliser à jamais. La puissance à laquelle mon coeur battait dans ma poitrine. Cette vieille odeur de tabac mêlée à celle des sandwich' d'un peu plus loin. Cette brise glaciale qui nous rappelait la saison hivernale, la voix neutre de cette femme qui annonçait le départ des trains. Du train. Ces enfants qui nous regardaient nous quitter. Puis ses yeux, son regard, ses lèvres, sa bouche, son sourire, sa peau, le mouvement de ses cheveux dans le vent. Ses habits, son sac sur l'épaule.
Ce vide qui s'installait en nous. Nous étions encore là, mais déjà tellement loin l'une de l'autre. Cette boule, là, juste là, dans le ventre, qui s'installait doucement, et un peu plus haut dans la poitrine, comme le bruit d'un tissu qui se déchirait.

Comme si nous nous quittions pour toujours. Et dans nos yeux, pourtant, l'intime conviction que nous nous quitterions souvent "pour toujours".


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Mercredi 25 novembre 2009 à 12:06

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Le regard dans le vide, je ne suis plus de ce monde. Je n'entends plus rien, ne vois plus rien, ne sens, ne ressens plus rien. Et pourtant je suis... car oui, je pense.

Chaque fois que le me suis perdue dans les dédales de mes pensées, je t'y ai rencontrée. Tu étais là, sur le bord du chemin. Tu semblais m'attendre,  comme si tu savais que j'allais venir. Je ne savais pas depuis combien de temps tu étais plantée là,mais tu n'avais l'air ni étonnée de me voir si tôt, ni soulagée de me voir, enfin. Tu étais juste là, debout. Tu me regardais. Je ne voyais pas tes yeux, mais j'en devinais leur douce couleur bleue et je sentais ton regard me transpercer. J'en était bouleversée à chaque fois, comme si c'était la première fois. Ton petit sourire semblant porter réponse à toutes questions. Je souriais aussi, parce que je me sentais étrangement bien.
Une petite brise venant de nul part soufflait et balayait toutes ces futilités, ces parasites, qui m'empêchaient d'être réellement heureuse. Mais je savais que tu n'étais pas là inutilement. Que ces futilités, en te les exposant, tu me prouverai leur ridicule et m'en débarrasserais. C'est ça que je devait faire. Te parler. T'en parler. A toi seule. Tu n'étais pas n'importe qui. Tu étais une inconnue rencontrée sur le bord d'un chemin. Chaque fois que je t'y rencontrais, c'était avec la même émotion, celle qui m'enveloppait le coeur d'une chaleur de bien-être, mais tu gardait ce caractère inconnu, et cela me surprenait sans cesse. Et je me rendais compte que j'étais capable de partager avec toi, inconnue, tout ce que je n'arrivais pas à sortir avec les autres, les proches, dit-on. Je te posais des questions, tu me donnais tes réponses. Et j'y trouvais à chaque fois une incroyable sagesse, celle qui rassure, et qui fait réfléchir pour de vrai. Tu donnais toujours les bonnes réponses. Tu les connaissais toutes, comme si tu avais tout vécu. Comme si malgré ce visage d'ange, tu avais connu toutes les souffrances, et tous les bonheurs. Tu avais toujours réponse à tout, toujours une explication, un chemin à me montrer, un indice pour m'aiguiller, à choix à me proposer. Tu ne décidais rien pour moi, tu me proposais. Je choisissais. Parfois, j'ai choisissais mal. Mais tu étais toujours là la fois d'après, pour me reproposer un choix : me lamenter, me plaindre, m'effacer, ou continuer à avancer, réparer, me rattraper, ou passer outre, vivre. Tu as toujours su trouvé les bons mots, ceux qui m'éclairaient et me sortaient de l'enfer dans lequel j'étais tombée, ce gouffre sombre qui m'étouffait, et m'engloutissait. J'ai tellement peur du noir... l'idée même d'être perdue me trouble au plus au point. J'en ai le vertige.
Mais tu étais là pour m'empêcher de tomber, ou pour m'aider à remonter.
Tu m'a ouvert des portes dont je ne soupçonnais même pas l'existence. Tu étais un peu ma conscience, tu prennais soin de moi à mes heures perdues. Tu étais cette pensée positive au milieu de tant d'idées noires. Et à toi seule tu les faisais disparaitre, ces saloperies, car l'optimisme tue beaucoup de mauvaises choses. Tu étais cette force qui me faisais avancer. Cet équilibre qui me tenais sur ce fils et m'empêchait d'en tomber.
Je pouvais te parler de tout. Tu étais un peu ce silence que j'aimais tant apprivoiser lorsque tu n'étais pas là, qui ne juge pas.
J'osais les questions les plus stupides, les plus intimes et les plus délicates. J'exposais mes doutes, mes incertudes, murs que je croyais impossibles à franchir. Tu fini par me prouver le contraire. Je te chuchottais mes secrets les plus précieux, les plus fragiles. Tu savais les accueillir, avec ton sourire complice. Je criais mes coups de gueule, les injustices qui me touchaient, ces droits qu'on m'enlevait, ces méchantés qui m'assaillaient, je pleurais la cruauté qui se déversait sur moi depuis toujours et que j'avais appris à garder au fond. Et j'avais comme un océan en moi... , chaque larmes étaient violence, brutalité, fureur, rage, frénésie, acharnement, déception, désillusion, repproche, blâme, critique, douleur... tout cela sortait, enfin, juste là devant toi, j'étalais mon mal être, et tu ne disais rien. Tu me laissais me vider de tous ces maux, avant de me remplir de courage et de force, et de volonté. Sans toi, je me serais noyée. Tu m'as appris à nager, à me relever, à choisir, à avancer sans regarder en arrière, tu m'as appris que rien n'est jamais perdu, et que l'on peut toujours s'en sortir. Tu m'as appris que le plus important était d'écouter son coeur, car les regrets et les remords sont des insectes ravageurs de l'âme.

Parfois j'apperçois, cachée dans le décor d'un de mes rêves, une silouhette qui te ressemble. Ses cheveux filent au vent et son sourire me rassure. Je me doute que c'est toi, car quoi qu'il se passe dans ce rêve, j'ai la conscience tranquille, et je sais quoi faire.

Dans mes plus grands moments de solitudes, je sais que tu m'attends quelque part, prête à répondre à une avalanche de questions. Il m'a toujours suffit de m'enfuir, de fermer les yeux pour te retrouver et tuer le temps à explorer ton sourire et ton regard captivant, plongée dans ces cascades de réponses et de choix que tu me présentais.

Jamais n'ai su ton nom, ton prénom, ton âge, ta vie, ta famille, où tu habitais, ce que tu faisais là. Je ne t'ai jamais demandé qu'elle était ta couleur préférée, si tu aimais la mangue, ta saison préférée, salé ou sucré, noir ou blanc, si tu jouais de la musique, si tu avais déjà aimé, réellement, à en mourir...  Je ne t'ai jamais posé de questions qui te concernaient, car de toute façon, je crois que tu aurais refusé d'y répondre, en me regardant avec ce même regard, ce même sourire, imperturbable, et laissant le silence combler le vide. Tu aurais fait comme si tu n'avais rien entendu.
Jamais je n'ai su qui tu étais. Mais plus d'une fois, j'ai trouvé que tu ressemblais au Petit Prince. Tu venais surement d'une planète voisine, où peut-être étais-ce toi. Jamais je ne le su. Mais finalement, cela m'importait peu.

Un jour, alors que je vivais bel et bien dans la réalité, alors que le soleil tapait sur toutes ces âmes immortelles, qu'il faisait étinceler leurs sourires, j'ai reconnu le tien. J'ai croisé ton regard. Ce bleu, je l'aurai reconnu entre milles. Tu étais là, parmi eux. Là. Pour de vrai. Devant mes yeux ouverts. Toi, l'inconnue qui m'avais attendue tant de fois sur le bord du chemin, qui avait nagé au milieu de mes questions et m'avait séchée, chaudement, agréablement, de réponses. Oui, tu étais là. Je n'aurai alors plus à souffrir les yeux fermer, à pleurer à l'intérieur de moi, à être heureuse en silence, à aimer en secret. Partager, c'est ce qui fait l'humanité. Il suffit de trouver les bonnes personnes avec qui partager.

Et pour la première fois depuis...pour la première fois, je me suis sentie entière.
Merci.


Affectueusement, Lo'.

Samedi 14 novembre 2009 à 10:32

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J'ai toujours eu beaucoup de respect et d'admiration pour ces êtres généreux qui décident de partager en toute humilité, les mystère de la littérature, les utopies du monde, sa beauté, et nous aide à déchiffrer ces pages de sous-entendus, petites lumières de la vie.

On s'attache vite à ce genre de personnage. Je m'attache vite.
J'éprouve tant curiosité face à cet enseignement littéraire, parce qu'il me semble être la clée de beaucoup de portes, la réponse à beaucoup de question. 

Les filière scientifiques se noient dans les exercices de calculs et de mesures, ils agonisent presque, alors que les filières littéraires n'ont qu'à nager de pages en pages, glisser de mots en mots, pour le pur plaisir de l'esprit. J'ai toujours aimé me dire que mes devoirs, c'était la lecture. Quel bonheur. Les devoirs étaient un exercice de solitude, de concentration, des voyages à travers les paysages de monde, à travers le temps, et les esprits des hommes.

J'ai aimé cette femme qui, par beau temps ou par tempête, nous livrait ses pensées les plus profondes, ses idées tant d'années mûries dans son esprit. Elle nous donnait son coeur en même temps. Se révélait à ceux qui voulaient bien le voir. Elle donnait, même à ceux qui s'en foutaient et ne voulaient pas recevoir. Elle donnait sans compter, son coeur et ses émotions.

A la manière dont elle nous enseignait les livres et leur contenu, je voyais que ça lui tenait à coeur. Et à moi aussi.
J'avais cette drôle d'impression de représenter quelque chose pour elle. Ses yeux brillaient quand elle voyait dans l'un de nous un minimum goût et de désir pour toutes ces trésors qu'elle nous livrait. Trésors déguisés en corvée aux yeux de beaucoup.
A travers les pages de ces livres, et l'esprit de ces auteurs, notre imagination valdinguait et certaines de mes réflexions sur l'existence ou la vie, s'éclairaient majestueusement. Et j'aimais ça. Assise dans cette salle de classe, je domptais le monde et ses mystères. Ses profondeurs n'avaient plus de secret pour moi. Il était à mes pieds.

Elle me comprenait. J'en avait le sentiment. Elle s'intéressait à moi et à mes mes idées.
Mais un an plus tard, c'est bien comme si je n'avais jamais existé.
Je me sens blessée par cette indifférence qu'elle pourrait me témoigner après m'avoir tant donner, après m'avoir tant appris.

Vingts quatre autres ont pris notre place.
Je me suis livrée à cette femme pendant une année entière. Je lui ai confié certains de mes doutes sur l'avenir, certaines de mes idées sur l'amour, quelques réflexions sur l'existence. Je lui ai laissé accéder à moi, comme si nous allions perpétuer notre relation de longues années durant.
La vie m 'a balayée de la sienne, et je n'ai plus personne à qui livrer mes mots.
Pourquoi s'attacher tant à celle qui propose pour la première fois des réponses à nos questions, pour finalement s'en écarter comme si c'était évident ? Pourquoi nous donner tant si c'est ensuite pour nous abandonner ? Pourquoi nous frustrer à ce point ? Pourquoi nous remplacer aussi rapidement, aussi facilement... ?

Je ne vous oublierai jamais. Je vous remercie simplement de tout cet amour partagé, et toute cette passion donnée. Merci. Vous serez toujours dernière chacune de mes lignes, car c'est grâce à vous qu'elles existent, vous les avez libéré. Par votre amour de la littérature, vous avez enrobé mon esprit et mon coeur de mots.
Merci.

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