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Amérique, me voilà !
Je me sens comme Christophe Colomb, à la découverte de nouvelles Terres. Cette Amérique utopique, explorée à la télé, au cinéma, dans les livres, les journaux, les bouquins d'histoire et de géographie, se prète enfin au spectacle de la réalité. Et je la déshabille du regard, scrutant chaque recoin, chaque endroit les plus secrets, les plus discrets, que tout le monde à surement déjà vu, mais que personne n'a jamais vraiment regardé.
Tout me semble si différent. L'air plus pur, la nature plus belle, les rêves plus grands. Plus accessibles, aussi...
-Encore une touriste du Rêve Américain, direz-vous. Non. Je suis juste émerveillée par une des plus belle ville au monde, je savoure juste cette chance d'être là où certains ne pourront aller qu'à travers leur imagination.
Alors peut être est-ce simplement le fait de voir quelque chose de nouveau ? Peut être. Mais je pense qu'ici tout est vraiment différent. C'est une autre vie, un autre monde.
Mes yeux ne cessent de briller, mes lèvres sont habillées d'un sourire chaleureux, admiratif, mon sang bouillonne, envoyant à mon coeur des décharges d'émotions qui raisonnent dans tout mon corps. Légère. Je me sens légère. Je suis sure que du haut d'un de ces buildings, je pourrais me jetter et m'envoler ! Mais au sommet, on se sent tellement fort, tellement libre. Il suffirait de tendre le bras pour atteindre le ciel, caresser les nuages, en cueillir un bout et le poser contre son coeur, pour se rappeler que rien n'est impossible, et
surtout pas de réaliser ses rêves.

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Brooklyn. 20/01/09.
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Ce nom raisonne dans ma tête. Je suis là pourtant. Au beau milieu d'un film ? Ces rues respirent les courses poursuites entre flics et gangsters. Elles ont un arrière gout de déjà vu. En fait, je les connais. Mais m'y voilà pour de vrai.
Je marche dans ces rues d'une banalité inconsidérable pour certains, et mythiques pour d'autres. Nous sommes aux U.S.A...
Pour moi, tout est unique. Rien n'est banal. Car ce n'est pas chez moi.
Le vent est glacial. Il me brûle la peau, le visage. Il me glace l'esprit, et je sens mon coeur grelotter. C'est pour cela que chaque rayon de soleil échappant au coup de balais du vent, est une véritable de goutte de plaisir. Si rares, si agréables...

Ils sont devant moi, marchant l'un à côté de l'autre. Je suis derrière. Je traîne. Chaque mètre de plus entre nous rend l'air plus pur, plus sain. Pendant une seconde, je me sens seule et oubliée. Et cette fausse sensation réchauffe mon cerveau qui se remet à fonctionner, alignant les idées folles les unes derrières les autres.
Les mains dans les poches, mes pas ralentissent encore, sans s'arrêter, comme attirés de toute façon par leur avancée. Comme si un élastique me liait à eux. Je peux ralentir et m'éloigner, mais jamais trop, finalement. Pourtant, j'ai l'impression que l'élastique pourrait se casser. Et si je me perdais ? Si ils me perdaient ? Si je mettais à courrir, quelque part, sans m'arrêter ? Que se passerait il ? S'ils ne me retrouvaient pas, repartaient sans moi ? Si je recommençais tout ici ? Tout à zéro. Un nouveau début avant la fin. Je me cacherais dans une ruelle, me tiendrais au chaud dans un café, et me ferais héberger, moi et mon sourire irrésistible..
Je pourrais chercher du travail. Et me faire de nouveaux amis. Sans oubliés tous ceux que j'ai déjà. Mais qui appartiendraient à une autre vie. Qui ne serait pas celle ci.
Je ferais de nouvelles rencontres. Passagères, sérieuses. Peu importe.
Je pourrais me créer un passé. Rafistolé de toute pièce, où j'y mettrais toute la vérité, mais en cachant mes fautes et mes erreurs. Recommencer. Réécrire. Ou écrire, un avenir différent de ce qu'il aurait dû être.

J'ai tellement faim d'aventure, soif de folie, je suis avide de risques et de nouveautés. Mon coeur encourage en secret mes jambes à prendre ce risque. Mais je traîne un putain de boulet au bout d'une bien longue chaine : ma raison. Et elle n'est pas convaincue.

Sa voix me sort de mes rêveries hypothétiques pour me demander si je trouve ça beau, New York. Si je trouve ça beau ? Bien plus encore. Le mot est faible. Mais ça personne ne peut vraiment le savoir, ce que je pense, ce que je ressens, tout au fond de moi. Cette béattitude qui s'est installée si confortablement, en réalisant le rêve de toute une vie ( <3 ) d'une personne que j'aime et qui n'es pas là, avec moi. Je profite pour deux. Je rêve pour deux. Non, assez parlé de rêve, ce n'en est pas un. Alors, je vis pour deux...
Je me contente de sourire et d'accélérer le pas pour les rejoindre. J'entre à nouveau dans cette prison de verre, de laquelle je peux tout voir, tout envier, sans jamais rien toucher. Tant pis, je touche avec les yeux. C'est toujours ça qu'on m'a appris de toute façon... mais je touche avec mon coeur, aussi.

Brooklyn. Ce nom raisonne dans ma tête. Je suis là pourtant. Et à présent, il n'aura plus jamais la même consonance. Il aura juste des allures de vécu, de réalité. Il aura ce parfum, qu'on tous les souvenirs qui nous sont chers...


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(Juste parce que je pense à toi, de là bas, d'ici)


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J'ai une petite fée dans la tête. Je la sens parfois venir s'installer sur mon épaule, secouer ses ailes d'or, dont les infimes paillettes qui s'en libèrent viennent se poser sur mon nez. Ca chatouille ! Je souris. J'ai quelques soupires de bien-être sur le bout des lèvres lorsque je pense à Elle. Elle me manque. Et bien que mon imagination me réchauffe le coeur en essayant de me convaincre de sa présence, abstraite -dans ma tête, elle est toujours là- je ne peux plus m'en contenter. J'ai besoin de concret. De sentir sa peau contre la mienne, ses cheveux me glisser entre les doigts, j'ai besoin de me laisser ennivrer par son odeur, de goûter à ses lèvres, même si je connais un peu leur goût, je sais qu'il change un peu chaque fois. Toujours plus délicieux.
En fait, j'aurais envie qu'elle soit avec moi, ici. J'aurais envie de prendre sa main, et de flâner dans les rues de New York à ses côtés, de l'embrasser sans honte, et même plutôt excitée par tous ces regards, curieux, méprisants, choqués, scandalisés rêveurs, timides, -quelle arrogance ! j'aime ça- qui pourraient nous prêter une seconde d'attention. J'aimerais grimper au sommet du plus haut gratte-ciel, creuser à travers les nuages et lui ramener un soleil pour lui tenir chaud -Il fait froid à New York en Février... et Elle ne doit jamais avoir froid- et des étoiles pour les semer au fond de ses yeux. Puis je lui offrirai une échelle pour monter plus haut encore, et se lover sur ce croissant de lune, celui en forme de sourire, et du quel on peut démasquer toutes les facettes du monde,  contempler ses merveilles, sans ignorer les zones d'ombres et de misères. Mais je ferais en sorte de les éclairer pour Elle. Même si elle les connait..
Elle n'est pas là. Mais apparait chaque fois que je ferme les yeux, sur l'écran de mes paupières. Elle est belle. Elle est là, juste là. Elle essaie de me dire quelque chose, ses lèvres bougent mes aucun son ne sort. De toute façon, je suis bien trop occupée à la regarder, pour l'écouter. Mais les fois où j'entends son rire s'envoler, je ris aussi. 
Parfois, j'ai peur d'oublier, j'ai peur qu'elle s'efface et de ne plus être capable de la contempler.
Ah ! Petite fée, ne me quitte pas. Petit trésor, fais moi partager tes richesses d'esprit, et je t'offrirai toute la douceur de mon coeur, et je t'y garderai une petite place, dabord. Je sais déjà que tu agrandiras ton espace.. Petite fée, continue de briller dans mon imagination. Ne t'éteinds pas, ne t'éteinds surtout pas... j'ai bien trop peur du noir.