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Skies are blue...

Mercredi 25 novembre 2009 à 12:06

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Le regard dans le vide, je ne suis plus de ce monde. Je n'entends plus rien, ne vois plus rien, ne sens, ne ressens plus rien. Et pourtant je suis... car oui, je pense.

Chaque fois que le me suis perdue dans les dédales de mes pensées, je t'y ai rencontrée. Tu étais là, sur le bord du chemin. Tu semblais m'attendre,  comme si tu savais que j'allais venir. Je ne savais pas depuis combien de temps tu étais plantée là,mais tu n'avais l'air ni étonnée de me voir si tôt, ni soulagée de me voir, enfin. Tu étais juste là, debout. Tu me regardais. Je ne voyais pas tes yeux, mais j'en devinais leur douce couleur bleue et je sentais ton regard me transpercer. J'en était bouleversée à chaque fois, comme si c'était la première fois. Ton petit sourire semblant porter réponse à toutes questions. Je souriais aussi, parce que je me sentais étrangement bien.
Une petite brise venant de nul part soufflait et balayait toutes ces futilités, ces parasites, qui m'empêchaient d'être réellement heureuse. Mais je savais que tu n'étais pas là inutilement. Que ces futilités, en te les exposant, tu me prouverai leur ridicule et m'en débarrasserais. C'est ça que je devait faire. Te parler. T'en parler. A toi seule. Tu n'étais pas n'importe qui. Tu étais une inconnue rencontrée sur le bord d'un chemin. Chaque fois que je t'y rencontrais, c'était avec la même émotion, celle qui m'enveloppait le coeur d'une chaleur de bien-être, mais tu gardait ce caractère inconnu, et cela me surprenait sans cesse. Et je me rendais compte que j'étais capable de partager avec toi, inconnue, tout ce que je n'arrivais pas à sortir avec les autres, les proches, dit-on. Je te posais des questions, tu me donnais tes réponses. Et j'y trouvais à chaque fois une incroyable sagesse, celle qui rassure, et qui fait réfléchir pour de vrai. Tu donnais toujours les bonnes réponses. Tu les connaissais toutes, comme si tu avais tout vécu. Comme si malgré ce visage d'ange, tu avais connu toutes les souffrances, et tous les bonheurs. Tu avais toujours réponse à tout, toujours une explication, un chemin à me montrer, un indice pour m'aiguiller, à choix à me proposer. Tu ne décidais rien pour moi, tu me proposais. Je choisissais. Parfois, j'ai choisissais mal. Mais tu étais toujours là la fois d'après, pour me reproposer un choix : me lamenter, me plaindre, m'effacer, ou continuer à avancer, réparer, me rattraper, ou passer outre, vivre. Tu as toujours su trouvé les bons mots, ceux qui m'éclairaient et me sortaient de l'enfer dans lequel j'étais tombée, ce gouffre sombre qui m'étouffait, et m'engloutissait. J'ai tellement peur du noir... l'idée même d'être perdue me trouble au plus au point. J'en ai le vertige.
Mais tu étais là pour m'empêcher de tomber, ou pour m'aider à remonter.
Tu m'a ouvert des portes dont je ne soupçonnais même pas l'existence. Tu étais un peu ma conscience, tu prennais soin de moi à mes heures perdues. Tu étais cette pensée positive au milieu de tant d'idées noires. Et à toi seule tu les faisais disparaitre, ces saloperies, car l'optimisme tue beaucoup de mauvaises choses. Tu étais cette force qui me faisais avancer. Cet équilibre qui me tenais sur ce fils et m'empêchait d'en tomber.
Je pouvais te parler de tout. Tu étais un peu ce silence que j'aimais tant apprivoiser lorsque tu n'étais pas là, qui ne juge pas.
J'osais les questions les plus stupides, les plus intimes et les plus délicates. J'exposais mes doutes, mes incertudes, murs que je croyais impossibles à franchir. Tu fini par me prouver le contraire. Je te chuchottais mes secrets les plus précieux, les plus fragiles. Tu savais les accueillir, avec ton sourire complice. Je criais mes coups de gueule, les injustices qui me touchaient, ces droits qu'on m'enlevait, ces méchantés qui m'assaillaient, je pleurais la cruauté qui se déversait sur moi depuis toujours et que j'avais appris à garder au fond. Et j'avais comme un océan en moi... , chaque larmes étaient violence, brutalité, fureur, rage, frénésie, acharnement, déception, désillusion, repproche, blâme, critique, douleur... tout cela sortait, enfin, juste là devant toi, j'étalais mon mal être, et tu ne disais rien. Tu me laissais me vider de tous ces maux, avant de me remplir de courage et de force, et de volonté. Sans toi, je me serais noyée. Tu m'as appris à nager, à me relever, à choisir, à avancer sans regarder en arrière, tu m'as appris que rien n'est jamais perdu, et que l'on peut toujours s'en sortir. Tu m'as appris que le plus important était d'écouter son coeur, car les regrets et les remords sont des insectes ravageurs de l'âme.

Parfois j'apperçois, cachée dans le décor d'un de mes rêves, une silouhette qui te ressemble. Ses cheveux filent au vent et son sourire me rassure. Je me doute que c'est toi, car quoi qu'il se passe dans ce rêve, j'ai la conscience tranquille, et je sais quoi faire.

Dans mes plus grands moments de solitudes, je sais que tu m'attends quelque part, prête à répondre à une avalanche de questions. Il m'a toujours suffit de m'enfuir, de fermer les yeux pour te retrouver et tuer le temps à explorer ton sourire et ton regard captivant, plongée dans ces cascades de réponses et de choix que tu me présentais.

Jamais n'ai su ton nom, ton prénom, ton âge, ta vie, ta famille, où tu habitais, ce que tu faisais là. Je ne t'ai jamais demandé qu'elle était ta couleur préférée, si tu aimais la mangue, ta saison préférée, salé ou sucré, noir ou blanc, si tu jouais de la musique, si tu avais déjà aimé, réellement, à en mourir...  Je ne t'ai jamais posé de questions qui te concernaient, car de toute façon, je crois que tu aurais refusé d'y répondre, en me regardant avec ce même regard, ce même sourire, imperturbable, et laissant le silence combler le vide. Tu aurais fait comme si tu n'avais rien entendu.
Jamais je n'ai su qui tu étais. Mais plus d'une fois, j'ai trouvé que tu ressemblais au Petit Prince. Tu venais surement d'une planète voisine, où peut-être étais-ce toi. Jamais je ne le su. Mais finalement, cela m'importait peu.

Un jour, alors que je vivais bel et bien dans la réalité, alors que le soleil tapait sur toutes ces âmes immortelles, qu'il faisait étinceler leurs sourires, j'ai reconnu le tien. J'ai croisé ton regard. Ce bleu, je l'aurai reconnu entre milles. Tu étais là, parmi eux. Là. Pour de vrai. Devant mes yeux ouverts. Toi, l'inconnue qui m'avais attendue tant de fois sur le bord du chemin, qui avait nagé au milieu de mes questions et m'avait séchée, chaudement, agréablement, de réponses. Oui, tu étais là. Je n'aurai alors plus à souffrir les yeux fermer, à pleurer à l'intérieur de moi, à être heureuse en silence, à aimer en secret. Partager, c'est ce qui fait l'humanité. Il suffit de trouver les bonnes personnes avec qui partager.

Et pour la première fois depuis...pour la première fois, je me suis sentie entière.
Merci.


Affectueusement, Lo'.

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