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Skies are blue...

Lundi 1er décembre 2008 à 21:56

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  Il n'y aurait jamais de Je t'aime entre nous. Nous nous étions mises d'accord. Même si quelques mots doux nous réunissaient dans de somptueux moments de tendresse, où venaient se méler caresses sensuelles et baisers passionés, nous ne voulions pas nous attacher. Ou plutôt, Elle ne voulait pas s'attacher, déjà fermement liée au terme de Libertinage qui ne la quittait jamais. Elle y était comme ligotée. Ce mot qui la résumait disait elle, était tatoué sur sa peau, et aucun de mes baisers ne pourraient jamais l'effacer. Je le savais. Et moi aussi, ce mot qui m'allais si bien en apparence semblait de pas vouloir se gommer de mon vocabulaire. Ainsi, la parole a été donnée à l'homme pour déguiser sa pensée.. et ce costume me va bien. Cependant, il commence à me géner, à me troubler et me déranger..

Ses mots étaient parfois si étrangers à cette image qu'elle se construisait, et que j'avais d'elle même, à cette débauche dont elle m'avait habituée.

"J'aimerais bien t'avoir rencontrée à un spectacle. Je t'aurais vue danser et je me serais dit "wouah.." . Et puis, à la fin de ta représentation, je serais venue te voir. J'en aurais profité pour te poser des questions débiles... "Tu aimes le chocolat ?" Tu m'aurais répondu que tu adores ça, on se serait donné un rendez vous, on aurait bu un coup.
J'aurais voulu te voir danser et tomber amoureuse de toi sur scène, aussi...
Quand j'irai me coucher, je fermerai les yeux, et repenserai à ton visage et à ton sourire. J'esserai de t'imagine, ou plutôt de te rêver en train de danser.. parmi les étoiles ? A côté de la lune ? J'espère trouver une échelle assez grande pour venir te rejoindre dans les cieux.... "


Je sentais parfois mon coeur s'emballer comme si il me criait quelque chose que je refusais d'entendre. Des mots incensés que je comprenais pas. Que je ne voulais pas comprendre. Pourquoi ? Aucune idée.

Elle était plongée dans son monde qui sentait la poésie et le bonbon. Il transpirait de couleurs toutes aussi belles les unes que les autres, et il y flottait des parfums ennivrants, étourdissants, qui chassaient les idées noires pour les repeindre en rose, en bleu ou en vert. Ses mots étaient doux comme une plume qui glisse avec lenteur sur la peau, et fait frémir de plaisir. Elle était dans son monde. J'avais le mien aussi. Semblable au sien, doux et sucré. Parfois, je la rencontrais en secret. Alors que moi, je n'avais pas ma place chez elle.
Nous prenions du plaisir ensemble, à partager des rires et des regards pleins d'affection. Mais les siens me berçaient subreptisement d'illusions. Alors j'essayais de les ignorer, ou de les imaginer vide.
Elle me demanda de faire attention à ne pas tomber amoureuse. J'acquiesça, bien entendu, persuadée qu'elle aurait pas eu besoin de préciser. Mais avec le temps, ses mots résonnaient dans ma tête, paradoxalement à toute cette douceur qu'elle m'offrait si généreusement. Je m'accrochais à cette dissolution que je m'étais promise de ne jamais quitter pour ne pas avoir à souffrir. M'attacher m'a toujours fait peur, et les rares fois où je me fit prendre dans des filet, j' eu tant de mal à m'en défaire...
Nos conversations me réchauffaient le coeur, certains soirs. Et cette façon si attendrissante qu'elle avait de me regarder, me procurait de délicieuses sensations. C'était vague, je ne pouvait pas y poser de mots. Mais c'était tellement agréable et plaisant.
Les fois où mon coeur se sentit oppressé furent les fois où elle s'ouvrait et me racontait. Cette fille dont elle me parlait avec une adoration renversante et fabuleuse, avait elle seule le pouvoir de lui faire verser quelques larmes. Elle me contait ce vide qu'elle ressentait et qu'elle n'arrivait pas à combler. Elle me décrivait ce sentiment enfouie tout au fond d'elle, et qui la faisait vibrer de temps à autre, lorsqu'elle le ressortait pour le contempler et se rappeler. Elle me retraçait ses plus beaux souvenirs, ceux qu'elle n'oublierait jamais et qui faisaient partie intégrante d'elle à présent. Elle pleurait cette absence insoutenable, abominable, infernale et impossible, qui la rongeait jour après jour sans qu'elle ne puisse rien faire. Elle me disait qu'elle aimerait tant pouvoir oublier et passer à autre chose.
Et moi, j'étais là. J'écoutais. Je ne disais rien, buvant ses paroles sans modération. Je me noyais petit à petit...
J'aurais voulu lui crier d'ouvrir les yeux, de me regarder. J'étais là, moi ! Et c'était pourtant comme si j'étais imperceptible, invisible. Comme si elle ne pouvait pas voir et se rendre compte de ma présence. J'avais l'impression que mes baiser étaient inconsistants, alors qu'elle étaient en fait plein de tendresse. Que les caresses que je lui offrais étaient vaine et superficielles, alors qu'elles ne s'appellaient que Douceur. Que mes mots étaient creux, que mon regard était vide. Mais je ne disais rien, je l'écoutait. Elle n'avait pas besoin de savoir, elle pleurait pour une autre, et moi, mon coeur pleurait pour elle.

"-J'aimerais caresser ta peau, embrasser tes lèvres. Je veux prendre le temps de te connaitre, et faire des choses avec toi. Et ensuite, pourquoi pas, tomber amoureuse... ?

-Tu m'as demandé de faire attention à ne pas tomber amoureuse. J'aurais le droit de désobéir ?

-Oh non, il ne faut pas tomber amoureuse... M'aimer est une mauvaise idée. Je suis volage, tu me connais.."


Je n'avais pas le droit d'espérer qu'elle puisse m'appartenir un jour. Mais elle se l'autorisait. Ce n'était pas juste... Mais je lui avais promis. Et puis, de toute façon, ses mots, ce n'étaient que de belles paroles. Les mots s'envolent dans l'air du temps. Il brillent un instant, font espérer, croire. Puis disparaissent, lâchement. Il s'enfuient et se cachent, là où on ne les retrouvera jamais... De toute façon, je n'avais pas envie de chercher.
Elle vivait comme une adolescente heureuse et épanouie. Elle était différente, et c'est ce que j'appréciais chez elle. Elle avait su garder assez d'imagination pour se créer un monde, et se construire une échelle assez grande pour pouvoir aller flaner sur son nuage. Tant de fois j'aurais voulu la rejoindre ! Mais j'étais persuadée que je n'avais rien à y faire. Elle m'avait choisie pour passer de bons moments, comme Don Juan avait choisi Charlotte, ou Mathurine. Je n'étais qu'un passage dans sa vie, un baiser au milieux d'une vastitude d'autres, un regard parmi des milliers.

J'aurais tellement voulu savoir ce que ça aurait été. Avoir un aperçu de ce que nous aurions pu vivre ensemble. De ce que nous pourrions être. Nous ne vivrons jamais ensemble dans le même monde. Je suis trop sentimentale derière mes regard discrets et insignifiants, trop attachée malgré cette indépendance que je mets en avant. Et elle est trop hargneuse, trop libertine. C'est comme un bateau de croisière qui n'attend pas, naviguant tout feux allumés te résonnant des fêtes qui s'y donne, tandis que la mer, calme ou démontée, conscent à ce qu'on la parcoure. Nous agitons la main depuis nos rivages solitaires, jusqu'à ce que les reflets brillants de l'eau disparaissent en même temps que la musique argentée, et nous nous retrouvons seul alors dans la nuit, sur la terre aride, à poursuivre nos nocturnes explorations sans entraves.

 Il n'y aurait jamais de Je t'aime entre nous. Nous nous étions mises d'accord. Et je me demandais comment elle faisait pour ne pas sentir, lorsque nos regards se croisaient, que je la fusillais d'amour...
Plus tard, j'apprendrai qu'au fond elle le savait. Mais elle avait décidé, depuis le début, de garder les yeux fermés. Pour se protéger elle d'abord.

Le plaisir était toujours le même entre nous. Délectable et savoureux. Mais son coeur, vagabon, un jour, ne revint pas. Une distance étrange s'installa entre nous. A tel point que chacune ses expressions dont je m'étais impreignée,  m'étaient presque devenues inconnues. Jamais je ne l'avais éprouvée si intensément. Je me sentais partir à la dérive, étrangère. C'était une sensation que je ne connaissais pas, mais qui paraissait vouloir m'apprivoiser.
Les moments comme celui là son vrais, et on y survit. Ce sont juste des moments vides de tout sentiments, autrefois si entrepenants. Il sagit simplement de se tenir à côté d'un corps qu'on a plus le droit ni l'envie de toucher. Que l'on soit la personne qui quitte, ou celle qui est quitée. Que nos bras se réclament avec envie et désir, et se rappellent qu'il ne sont plus convoités.
Mon esprit s'enroula autour de la triste nouvelle, comme un animal se mettant en bouledans sa coquille, dure et grise, refusant d'en sortir. Aucune lumière ne l'atteindrait.
Cette impression d'inutilité m'envahissait de plus en plus. Je me sentais tellement vide... comme si j'étais un morceau de tissu troué. Doux, soyeux, rassurant, mais troué de partout. Comme si à trop se servir de moi, elle m'avait usée. Elle le savait bien, et m'abandonnait. J'essayais de me tenir droite, la tête haute, de me sentir grande, même si mes pieds s'enfonçaient dans le sol, qui s'écroulait au fil des secondes.


"-Excuse de ne pas avoir pu te donner ce que tu attendais.Si tu attendais quelque chose, biensur..
 
- Tu m'as déjà donné quelque chose. Un jour, tu ne t'y attendras pas, je me servirai de toi aussi."


Un jour, oui, je me servirai de toi. Un jour, tu verras.. tu seras ma muse.
  "

 

Par Heart.Of.St0ne le Vendredi 5 décembre 2008 à 10:51
c'est beau :s
 

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